
Quand l'Ô m'endort
Auteur Compositeur Interprète
Toujours les mêmes souvenirs
Qui se cachent dans les nuages bas
De leurs silences à mes sourires
Qu'ils ne comprennent que d'en bas
Combien de fois faut-il mourir
Pour qu'on me voit ?
Alors je marche sur des braises
Je lâche tous les coups contre moi
Tout ça parce qu'il me manque un dièse
Et qu'il paraît que ça se voit
Pourtant des fois
La différence moi ça me va !
Je rêve encore
Quand l'Ô m'endort
Je me joue du sort
Je perds le nord
Toujours un peu plus d'avenir
Qui se détache pas à pas
De mots qui restent sans se dire
Et qu'on remplace par des bruits de voix
Ça vous suffit pour être dignes
mais pas à moi !
Alors je rêve encore
Quand l'Ô m'endort
Je me joue du sort
Je perds le nord
Et tout mon corps
Se détord
Il salue mes remords
Qui s'évaporent
J'entends dehors
De si doux accords
Qui me chantent encore, et encore
Que je n'ai pas de tort
Je rêve encore
Quand l'Ô m'endort
Je me joue du sort
Je perds le nord
Je rêve encore
Encore
Cette chanson parle de quelqu'un qui n'est pas "comme les autres".
Un morceau où je me suis demandé, et si j’étais lui ou elle, autiste, trisomique, handicapé(e) mental(e)…, celui ou celle qu’on regarde sans avoir envie de le ou la voir, est-ce que...., comment..... ?
J’ai écrit cette chanson dans ma petite chambre de "Voix du Sud" chez Francis Cabrel, lors de ma participation aux « Rencontres d’Astaffort » pour lesquelles j’avais eu la chance d’être sélectionné par Francis et son équipe.
J’étais empreint d’un sentiment étrange le soir quand je fermais les yeux. Je voyais le regard de ce jeune tout « bizarre » venu s’asseoir à côté de moi sur le banc de ce hall de gare où j’attendais ma correspondance pour Agen et arriver à Astaffort.
Une rencontre indéfinissable tant elle m’a déstabilisé et réconforté à la fois. Je suis passé par tous les sentiments en quelques minutes. De la peur de ne savoir quoi faire, quoi dire, en passant par l’envie de me sauver à toute allure mais sans en avoir la force, jusqu’à finir par accepter son sourire, ses gestes, ses phrases et trouver non pas le courage parce que je n’en avais plus besoin, mais la sincérité apaisante de lui répondre normalement à ma façon, à notre façon. Je l’ai quitté avec des tonnes d’interrogations, et des tonnes de questions auxquelles je n’aurais jamais de réponses, mais avec une certitude, celle que nous avions tous les deux le même cœur, celui qui pleure, qui rit, et qui rêve. Voilà pourquoi il fallait que j’écrive cette chanson.
Et fait étrange, en tout cas j'ai envie de le voir comme ça, comme un signe. Une semaine après être rentré chez moi, un après midi dans une papeterie, à la caisse au moment de régler mes achats, s'approche de moi accompagné de sa mère, un enfant trisomique qui me brandissait le poster de son équipe de foot favorite avec la tendresse d'un sourire innocent que j'ai su devancer spontanément dans une quiétude absente d'effort et de peur.
Comme si je venais d'apprendre quelque chose que j'ignorais auparavant.
Comme quoi l'écriture et la musique peuvent être une bonne thérapie pour les gens "normaux" !

